Les filières scientifiques et techniques (STIM, Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques) constituent un levier incontournable pour l’innovation, la compétitivité et le développement durable des pays. Partout dans le monde, les filles sont moins présentes dans ces domaines. En Afrique de l’Ouest et dans le golfe de Guinée, cette inégalité est encore plus marquée au secondaire et au supérieur.
À travers ses appuis au Sénégal et en Côte d’Ivoire, l’assistance technique du Partenariat EDIFIS accompagne les institutions publiques pour dépasser ces défis et pour identifier des pistes d’action en faveur d’une meilleure mobilisation des acteurs et des actrices.
Un constat partagé : la sous-représentation des filles persiste
En Côte d’Ivoire, seulement 37 % des élèves inscrits dans les séries scientifiques du secondaire sont des filles, et à peine 22 % en électrotechnique. Dans l’enseignement supérieur, leur proportion reste faible, notamment dans les masters et doctorats scientifiques.
Au Sénégal, les données récentes montrent une avancée encourageante au secondaire général, où les filles représentent désormais plus de la moitié des inscrits dans les séries scientifiques (53,3 % en 2023). Néanmoins, elles demeurent minoritaires dans les lycées techniques et industriels (32 %) et dans la recherche universitaire.
Ces tendances sont dues à des freins persistants : stéréotypes de genre, orientation scolaire biaisée, mariages et grossesses précoces, manque de modèles féminins, ainsi que des conditions matérielles défavorables (infrastructures, sécurité, encadrement).



Des politiques nationales en mouvement
La Côte d’Ivoire et le Sénégal ont multiplié les stratégies pour réduire ces écarts. En Côte d’Ivoire, la Stratégie nationale de redynamisation de l’enseignement des sciences encourage l’orientation des filles vers les séries scientifiques grâce à des bourses et des programmes de mentorat.
Au Sénégal, le Programme de scolarisation des filles (SCOFI), combiné au Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (PAQUET), a permis une féminisation progressive de l’école. Plus récemment, les initiatives liées à la Stratégie Sénégal numérique 2025 et aux cellules genre des ministères sectoriels soutiennent l’insertion des filles dans les filières technologiques et numériques.
Initiatives phares et bonnes pratiques
Les états des lieux réalisés par l’assistance technique du Partenariat EDIFIS mettent en avant une série de dispositifs inspirants :
- Mentorat et réseaux féminins : des associations comme Sciences et Technologies au Féminin (Côte d’Ivoire) ou les programmes de camps de codage et robotique (Sénégal) offrent aux jeunes filles un accompagnement personnalisé.
- Bourses : qu’il s’agisse des bourses majorées pour les filles ivoiriennes ou des bourses d’excellence au Sénégal, ces appuis financiers facilitent l’accès et le maintien des filles dans les filières STIM.
- Partenariats : la mobilisation des ministères, des ONG, des universités et du secteur privé permet de mutualiser les ressources et d’agir simultanément sur plusieurs freins (scolarisation, orientation, insertion professionnelle).
Regards croisés : Côte d’Ivoire et Sénégal
Les diagnostics réalisés par l’assistance technique du Partenariat EDIFIS révèlent des défis communs mais aussi des dynamiques propres à chaque pays. Ainsi en Côte d’Ivoire, les réformes éducatives (bourses, internats, filières d’excellence) et l’action d’associations féminines visent à encourager l’orientation des filles vers les sciences. Alors qu’au Sénégal, les filles progressent nettement dans le secondaire général, mais restent minoritaires dans la formation technique et la recherche. Les initiatives numériques, les camps de codage et les Cellules Genre ministérielles jouent un rôle clé.
Ces expériences complémentaires montrent que, malgré des contextes différents, l’engagement institutionnel et sociétal demeure la condition essentielle pour renforcer durablement la place des filles dans les STIM.