Une des spécificités du Partenariat EDIFIS, c’est de proposer une assistance technique à la demande des institutions publiques et des partenaires techniques et financiers qui ont préalablement identifié leurs besoins. L’assistance technique prend ainsi la forme de missions centrées sur les priorités identifiées par les partenaires, et réalisées par des experts genre qualifiés. Une approche rare et innovante dans le milieu de la coopération internationale, stratégique pour travailler sur les enjeux de genre, qui permet à la fois d’établir des liens de confiance avec les institutions des pays d’intervention mais aussi de mener des assistances techniques plus adaptées et donc plus pertinentes.
Un partenariat innovant pour l’égalité femmes-hommes
« C’est une nouvelle manière de penser et de faire de la coopération qui a du sens et qui remet les États souverains au centre de l’intervention, à la place qu’ils sont censés avoir » explique Charlotte Binet, cheffe de projet EDIFIS. « En rencontrant les partenaires au démarrage du projet, et compte tenu de la thématique genre, il nous a semblé évident que l’assistance technique devait se faire sous ce format. Nous sommes là pour répondre aux besoins des États, en fonction de leur agenda et leurs niveaux d’avancement en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. »
.Promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes cela signifie travailler sur des changements structurels, politiques, institutionnels profonds, parfois sensibles, et cela ne peut se faire sans partir des priorités portées par les institutions publiques dans leurs contextes.
Cette configuration différente par rapport à un projet classique prédéfini à l’avance a exigé un travail préalable important de la part de l’équipe projet pour se faire connaître et pour susciter l’intérêt des institutions publiques pour l’offre de services EDIFIS. La première année du projet a été en grande partie consacrée à la présentation de l’offre d’assistance technique EDIFIS, pas moins de 6 ateliers de partage ont eu lieu dans les différents pays d’intervention.
Une assistance technique à la demande pour des impacts durables
Dès le départ, les ministères ont accueilli favorablement l’approche car cela répond réellement à leurs besoins et à leur fonctionnement. Ils ont des demandes spécifiques et, souvent, ne trouvent pas de partenaires capables d’y répondre en s’adaptant à la nature exacte de l’appui souhaité.
« Au ministère de l’Éducation nationale et de la promotion civique, nous avions identifié le besoin de capitaliser les actions menées en faveur de la scolarisation des filles au Tchad mais nous n’avions pas trouvé de partenaire au niveau local pour mener cette activité. l’assistance technique EDIFIS est arrivée au bon moment et, en répondant précisément à notre demande, nous a permis de mener cette activité importante et stratégique car elle a permis d’enrichir la nouvelle stratégie genre pour le système éducatif au Tchad », explique Fatime Gattibe Tabo, Directrice du développement de l’éducation des filles et de la promotion du genre.
Le processus de co-construction et de validation de la demande est long et exigeant. Pour faire émerger des requêtes pertinentes, il y a un travail conséquent d’accompagnement mené par l’équipe de l’assistance technique EDIFIS. C’est une phase cruciale de dialogue, de révision de documents stratégiques permettant d’évaluer la pertinence de la demande, mais aussi de cadrage.
Si toutes les institutions n’ont pas porté de demande jusqu’au bout, pour chaque demande exprimée, les réunions de dialogue, d’analyse ont contribué au renforcement des capacités des acteurs, faisant partie intégrante de la dimension et de l’impact du projet.
Une assistance technique exigeante pour l’égalité femmes-hommes
« Au début, nous étions avant tout à l’écoute de nos partenaires potentiels. Travailler à la demande c’est un défi complexe quotidien. Cela signifie travailler dans l’incertitude, en s’ajustant de manière permanente, en faisant évoluer nos pratiques. Une grosse partie du travail est invisibilisé car le dialogue, la co-construction, c’est qualitatif mais ça prend beaucoup de temps, de ressources humaines et d’énergie », explique Charlotte Binet, cheffe de projet EDIFIS.
Les demandes arrivant à terme sont gages d’un partenariat de qualité où les institutions publiques vont être pleinement impliquées et engagées. Cette dynamique et le processus en place permettent ainsi d’accompagner des besoins réels, muris et réfléchis, porteurs d’impact à terme.
Pour être encore plus proches des institutions, le partenariat EDIFIS souhaite déployer en début d’année 2025 des expertises perlées locales ou nationales qui permettront d’accompagner au quotidien les partenaires dans les pays d’intervention en priorité auprès des ministères en charge du genre. Ce nouveau mode opératoire répond à un frein identifié dans la première phase du projet, à savoir que l’éloignement de l’équipe EDIFIS basée à Dakar pouvait représenter une difficulté dans l’accompagnement quotidien des partenaires tchadiens ou mauritaniens.
Cela vise également à renforcer les capacités des acteurs nationaux tout en favorisant une meilleure coordination entre les parties prenantes engagées pour l’égalité femmes-hommes.
