Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire, située dans le golfe de Guinée, s’étend sur 322 462 km², avec une façade maritime de 600 km. Son économie, principalement basée sur le café et le cacao, a connu un essor remarquable au cours des dernières décennies.
La Côte d’Ivoire a montré un engagement précoce contre les discriminations à l’égard des femmes, en ratifiant la plupart des conventions internationales et régionales, y compris la Convention sur l’Élimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard des Femmes (CEDEF) et le Protocole de Maputo.
La Constitution de 2016 garantit la protection des droits des femmes et favorise la parité dans les postes de responsabilité. La loi favorise la participation politique des femmes, l’égalité dans la gestion du ménage et les droits successoraux. De récentes réformes ont renforcé la protection contre les violences domestiques, les viols, et les mutilations génitales féminines. Par ailleurs, le Code du travail garantit l’égalité de rémunération pour un travail équivalent. Bien que ces engagements se soient traduits en avancées significatives dans les domaines politique, économique et social, des défis subsistent encore.
Le ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant est chargé de la promotion de l’égalité femmes – hommes et de l’autonomisation des femmes. En son sein, la direction de l’Égalité et de la Promotion du Genre (DEPG), veille à la mise en œuvre et au suivi des engagements internationaux. Le Comité National de Lutte contre les Violences faites aux Femmes et aux Enfants (CNLVFE), les Institutions de Formation et d’Education Féminine (IFEF) œuvrent efficacement en faveur de l’égalité depuis 1958, de même que les cellules installées au niveau des ministères techniques.
Au cours de ces dernières années, la Côte d’Ivoire a mis en place des réformes importantes dans son système éducatif. Au niveau primaire, le taux brut de scolarisation (TBS) dépasse 100%, et le taux d’achèvement atteint 80%, avec une parité favorable aux filles (Analyse de la situation des enfants et des femmes en Côte d’Ivoire, UNICEF, 2021). Cependant, au secondaire, les taux de participation restent faibles, avec un TBS de 36% et un taux d’achèvement de 28,5%. Les freins et disparités persistent en raison notamment de l’insuffisance des infrastructures, de la qualité de l’enseignement, du manque de moyens financiers, des mariages et grossesses précoces ou encore du rejet par certains parents du système éducatif formel. Les normes sociales et culturelles restent défavorables à l’éducation des filles. Ainsi, de nombreux enfants sont exclus du système scolaire. Un Plan sectoriel de l’éducation et de la formation couvre la période 2016-2025. En 2018, un Plan stratégique d’accélération de l’éducation des filles (PSAEF) a été adopté.
Depuis la fin de la crise en 2012, la Côte d’Ivoire a réalisé des progrès notables dans l’accès aux soins de santé. Cependant, la succession de crises politiques, sécuritaires et sanitaires, ainsi que les faibles investissements publics, ont considérablement affecté son système de santé, impactant en particulier les femmes et les enfants. En 2021, 26 % des femmes âgées de 15 à 49 ans déclaraient avoir subi des actes de violence physique depuis l’âge de 15 ans, et 7 % avaient subi des violences sexuelles (source : Portail officiel du gouvernement de Côte d’Ivoire ). Le recours aux médecines traditionnelles, la dépendance aux maris et le manque d’information et de sensibilisation contribuent à cette situation. Un plan stratégique national de lutte contre le VIH, le sida et les infections sexuellement transmissibles couvre la période 2021 à 2025. En 2014, une Stratégie Nationale de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre (SNLVBG) a été adopté, révisée en 2014 et en 2020, un Plan National de Lutte contre les Mutilations Génitales Féminines a été validé en 2022.
Les discriminations systémiques auxquelles les femmes sont confrontées dans la société ivoirienne se retrouvent sur le plan socio-économique. Le taux d’emploi des femmes est de 45,8 %, tandis qu’il est de 67,2 % pour les hommes (Enquête nationale sur la situation de l’emploi et le secteur informel – ENSESI 2016). Elles participent cependant activement à l’économie du pays, spécifiquement dans le secteur informel. Les femmes ont un accès limité aux ressources économiques telles que la propriété foncière, le crédit et les technologies. Elles font également face aux stéréotypes, à l’analphabétisme (pour 63,7% d’entre elle) et au manque d’opportunités, en particulier en zone rural. En 2019, une Stratégie Nationale d’Autonomisation des Femmes de Côte d’Ivoire (SNAF-CI) a été adoptée.