Guinée

Guinée Conakry

La république de Guinée, située en Afrique de l’Ouest, s’étend sur un territoire de 245 857 km² avec une façade maritime de 300 km et se divise en quatre zones agro-écologiques : la Guinée maritime, le massif du Fouta Djallon, le haut bassin du Niger, et la Guinée forestière. Son économie diversifiée repose sur les services, l’industrie, l’agriculture, alimentée par la richesse de ses ressources naturelles, notamment l’or et la bauxite.

Le préambule de la Constitution de la Guinée affirme son adhésion aux idéaux et principes de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, y compris les droits des femmes. La Guinée a signé et ratifié les principales conventions internationales sur les droits des femmes et l’égalité de genre, notamment la Convention sur l’Élimination de toutes les formes de Discrimination à l’Égard des Femmes (CEDEF).

La Guinée s’est dotée d’un arsenal juridique avancé garantissant ce principe d’égalité. En 2011, une Politique nationale du Genre a été adoptée, révisée en 2017. Des efforts pour sa vulgarisation et son opérationnalisation restent encore à mener. Malgré des dispositifs favorables, certaines lois discriminatoires subsistent, notamment concernant l’âge légal du mariage et l’autorité familiale. Le Code civil de 2016 consacre la dot comme une tradition, souvent interprétée comme un titre de propriété de l’homme sur la femme. La polygamie est explicitement interdite mais reste largement pratiquée. Là encore, l’application effective des lois reste insuffisante, les textes et mécanismes de recours étant méconnus de la population, en particulier des femmes.

Le ministère des Affaires Sociales, de la Promotion Féminine et de l’Enfance travaille à promouvoir les droits des femmes, en concevant, élaborant, coordonnant et en mettant en œuvre la politique du Gouvernement dans les domaines de sa compétence. La Direction nationale de la Promotion Féminine et du Genre en son sein, est en charge de promouvoir les droits des femmes et de les protéger contre toutes les formes de violences et de discrimination. Des services Genre et Équité ont été mis en place au sein de chaque département ministériel en 2015. Les moyens techniques et financiers de ses dispositifs institutionnels sont toutefois trop limités pour assurer leurs mandats.

Conakry
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Les études les plus récentes sur le système éducatif guinéen portent sur la période 2006 et 2016 (Enquête en grappes à indicateurs multiples, MICS, 2016).  Au cours de cette décennie, la couverture éducative a connu une augmentation des effectifs à tous les niveaux. Le taux brut de scolarisation (TBS) est passée de 10 % à 23 % au préscolaire, de 91 % à 97 % au primaire et de 25 % à 31 % au secondaire second cycle (République de Guinée: analyse du secteur de l’éducation et de la formation pour l’élaboration du programme décennal (2019-2028), 2019). La problématique de l’accès reste inquiétante, en 2016, 40 % des guinéens âgés de 5 à 24 ans n’avaient jamais été scolarisés. L’insuffisante qualité de l’enseignement, les faibles taux d’achèvement, ou encore le manque d’infrastructures face à une jeunesse en constante croissance comptent également parmi les principaux défis impactant en particulier les filles. En 2019, un Programme Décennal de l’Education de la Guinée (ProDeG) a été lancé. Un plan stratégique national de promotion de l’abandon du mariage d’enfant a été adopté en 2020.

Le système de santé guinéen a été significativement impacté par des années d’épidémies, notamment d’Ebola (2014 – 2016 et 2021), du COVID-19 (2020 – 2022) ou plus récemment de la fièvre Marburg (2023). L’accès et la qualité des services de santé maternelle et reproductive étant limités, les indicateurs demeurent au plus bas, avec des taux préoccupants de malnutrition, de VIH/SIDA et de mortalité infantile. Les femmes recourent très peu aux contraceptifs modernes, les mariages précoces et les mutilations génitales féminines les affectent gravement malgré leur interdiction par le code pénal. En 2018, la prévalence des mutilations génitales féminines était de 94,5% pour les femmes de 15 à 49 ans et de 75,6% pour les filles de 10 à 14 ans (Enquête Démographique de Santé, 2018). Bien que les normes socioculturelles expliquent en grande partie ces chiffres, la vulgarisation et la mise en application effective de la loi pourraient les infléchir. En 2023, la ministère de la Santé a adopté son nouveau Plan Stratégique National de la Santé Communautaire 2023-2027. Ses engagements en matière d’égalité ont été déclinés avec notamment une Stratégie de lutte contre les MGF en 2019 et une Stratégie Équité Genre Guinée en 2022.

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La participation des femmes dans l’économie guinéenne révèle des disparités importantes. En 2023, elles représentaient seulement 41,3% de la population active. On les retrouve ainsi dans le secteur informel où les conditions de travail sont souvent précaires. Le faible niveau d’éducation, d’accès à la santé, les mariages et grossesses précoces, les normes socioculturelles, et le manque d’accès aux ressources constituent des obstacles significatifs à leurs activités économiques. La Guinée vient de se doter de sa première politique nationale de l’emploi 2024-2030 qui a pour ambition d’améliorer les conditions d’employabilité de toutes les couches sociales et particulièrement de celles des jeunes, des femmes et des personnes vulnérables.

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