Pour lutter contre les violences basées sur le genre, le Partenariat EDIFIS s’appuie sur deux leviers principaux : son assistance technique aux institutions publiques et son Fonds Genre Sahel dédié à l’accompagnement des organisations de la société civile. Ces deux axes d’intervention explorent diverses approches complémentaires pour prévenir, signaler et traiter les violences dans la région de l’Afrique de l’Ouest.
L’assistance technique du Partenariat EDIFIS accompagne les institutions publiques à renforcer leurs politiques, leurs documents stratégiques ou encore leurs ressources humaines sur les questions d’égalité entre les femmes et les hommes. Elle intègre de façon transversale la problématique des violences basées sur le genre dans ses différents appuis aux ministères. Quant aux OSC, acteurs clés pour donner une plus grande place aux femmes dans la vie publique et citoyenne, elles sont accompagnées par le Fonds Genre Sahel à travers des initiatives innovantes en faveur de l’élimination des violences basées sur le genre.
5 outils mis en place et soutenus par le Partenariat EDIFIS
1- Mise en œuvre et coordination de cadres stratégiques nationaux
Au Tchad, l’assistance technique du Partenariat EDIFIS a appuyé le ministre de la Femme et de la petite enfance à la mise en œuvre du Plan d’Action National (PAN) de la Résolution 1325 de l’Organisation des Nations unies. Bien que le focus de la Résolution 1325 soit principalement axé sur le rôle des femmes dans la paix et la sécurité, elle comprend aussi des aspects liés à la prévention de la violence basée sur le genre dans les contextes de conflit et de post-conflit. L’assistance technique du Partenariat EDIFIS a travaillé avec le ministère pour développer des outils de coordination et de mobilisation de ressources pour soutenir cette initiative, y compris la création de comités pour superviser la mise en œuvre du PAN 1325.
2 – Renforcement des cadres juridiques et des capacités institutionnelles pour lutter contre les violences basées sur le genre
Pour lutter efficacement contre les violences basées sur le genre, il est indispensable de s’appuyer sur des cadres juridiques solides, qu’il s’agisse des lois nationales ou des réglementations internationales. C’est pourquoi, l’AT a organisé un atelier avec le ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération du Sénégal. Cet atelier avait pour objectif principal de permettre aux collaborateurs des ministères de maîtriser les instruments juridiques relatifs aux droits des femmes et de connaître les textes, lois et conventions internationales spécifiques à la lutte contre les violences faites aux femmes, notamment dans le contexte sénégalais.
3 – Développement d’une approche multisectorielle et intégrée
Pour mieux répondre aux défis liés à l’égalité de genre et, en particulier, aux violences basées sur le genre, l’AT a développé une approche multisectorielle et intégrée. Cette méthode se veut à la fois transversale, en s’appliquant à tous les domaines, et structurelle, en intervenant à tous les niveaux. Une vingtaine de participants, issus de divers ministères sénégalais (femme, éducation, santé, jeunesse, finances, communication) et d’organismes comme l’Observatoire National de la Parité et le Forum Génération Égalité, ont identifié des actions communes pour lutter contre les violences basées sur le genre. Ensemble, ils ont, entre autres, identifié la pertinence d’élaborer un guide harmonisé destiné aux acteurs du secteur social, afin de mieux coordonner les interventions et renforcer leur impact.
4 – Solutions technologiques pour le signalement et la prévention des violences faites aux femmes et aux filles
En Mauritanie, les OSC CSVVDH et ATED ont développé l’application Sentinelle, une solution innovante pour signaler rapidement et de manière confidentielle les violences basées sur le genre (VBG). En plus d’assurer une intervention rapide, l’application génère des données statistiques précieuses sur les formes les plus courantes de violences, renforçant ainsi les efforts de prévention et de prise en charge. Parallèlement, les organisations promeuvent une « masculinité positive » grâce à des ambassadeurs masculins convainquant leurs pairs que la virilité ne repose pas sur la violence. Des sensibilisations créatives, comme des sketches et des représentations artistiques, favorisent également l’intégration des femmes dans les instances de décision, tout en impliquant activement les communautés.
5 – Appui communautaire et autonomisation des survivantes de violences
Au Tchad, le PILC adopte une approche centrée sur les survivantes pour lutter contre les VBG, en combinant autonomisation des femmes et actions communautaires. Ce programme intègre des leaders communautaires, religieux et traditionnels, et agit à plusieurs niveaux : sensibilisation des communautés, formation aux droits humains, création de centres d’écoute pour les survivantes, orientation vers des services spécialisés, et autonomisation économique et sociale des femmes et des filles. Avec 10 centres d’écoute et un réseau de parajuristes formés présents dans 11 provinces, le PILC offre des services juridiques, médicaux et psychosociaux aux survivantes, tout en collectant des données pour affiner ses interventions.
Ces outils illustrent l’approche intégrée du Partenariat EDIFIS, associant gouvernements, OSC et communautés locales pour lutter efficacement contre les violences basées sur le genre.