Du 13 au 15 mai 2025, Dakar a accueilli l’atelier de clôture du Fonds Genre Sahel. Cet atelier régional a été inauguré par le Ministre Conseiller de l’Ambassade France au Sénégal, Monsieur Florian Blazy, en présence du Ministère de la Famille et des Solidarités du Sénégal représenté par Madame Astou Diouf Gueye, Directrice de l’Équité et de l’Égalité de genre.
Cet évènement a rassemblé les actrices et acteurs clés du projet, les organisations de la société civile, les partenaires techniques et financiers, mais aussi les représentants institutionnels autour d’un objectif commun : capitaliser les acquis de cette première phase et partager les bonnes pratiques en vue d’une seconde phase.
Un dispositif innovant au service des OSC de l’Afrique de l’Ouest
Lancé en 2021, le Fonds Genre Sahel a renforcé les capacités techniques, organisationnelles et financières d’organisations civiles locales œuvrant en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Ainsi, à travers 18 initiatives portées par 21 OSC locales, le Fonds a permis de toucher plus de 67 000 bénéficiaires directs, dont 60 % de femmes, sur cinq thématiques majeures :
- La prévention et la prise en charge des violences basées sur le genre.
- La participation des femmes et des jeunes à la gouvernance et à la médiation.
- L’autonomisation économique des femmes.
- L’éducation à la santé sexuelle et reproductive.
- La scolarisation et le maintien des filles à l’école.

En quatre ans, plus de 10 000 personnes ont été formées, dont des acteurs communautaires, des leaders locaux et les personnels des organisations bénéficiaires. Treize OSC ont bénéficié d’un accompagnement structurant (diagnostics participatifs, renforcements des capacités spécifiques, thématiques, outils et procédures de gestion, gestion de subvention, manuels, plans d’action ; etc.) et plus de 2,5 millions d’euros de financements complémentaires ont été mobilisés par neuf d’entre elles, soit 70% des OSC accompagnées. Parallèlement, le Fonds Genre Sahel a encouragé le partage d’expériences et le travail en réseau : 15 fiches de capitalisation, 14 films produits par les OSC et une plateforme web collaborative ont vu le jour, accompagnés d’échanges régionaux et de dynamiques collectives via des groupes WhatsApp ou des partenariats entre OSC.

Des projets concrets, des résultats transformateurs
Chaque initiative soutenue a permis d’agir sur les causes profondes des inégalités de genre dans des contextes variés. À Kédougou et Matam, au Sénégal, le projet PARI porté par WIM Sénégal a renforcé le leadership scolaire des jeunes filles et accompagné 300 jeunes femmes déscolarisées vers l’autonomie économique.
Toujours au Sénégal, Casamasanté a mis en œuvre l’initiative ELLE = IL, pour lutter contre les grossesses précoces et les stéréotypes de genre à l’école, en impliquant aussi les garçons.
En Mauritanie, l’initiative Sawt el Maraa Erriviya a renforcé l’accès des femmes rurales à leurs droits et à la gouvernance locale. Le projet, porté par les OSC CSVVDH et ATED, a favorisé l’organisation associative et l’émergence d’un plaidoyer porté par les femmes elles-mêmes.
Au Tchad, l’organisation AFPAT a travaillé avec les femmes peules autochtones dans les zones rurales, en conjuguant accès aux droits, activités économiques durables et transmission des savoirs traditionnels. Le PILC, de son côté, a soutenu des survivantes de violences par le maraîchage, tout en mobilisant les jeunes sur la scolarisation des filles et les droits humains.

Des initiatives porteuses de transformation sociale
L’atelier de clôture s’est déroulé sur trois jours, alternant présentations d’initiatives, projection de films de capitalisation, témoignages, et discussions sur les perspectives de la seconde phase du projet.
Une journée événementielle, organisée le 15 mai, a permis un dialogue entre les OSC et les partenaires institutionnels et techniques. Elle s’est tenue sous le haut patronage du Ministère de la Famille et des Solidarités du Sénégal, représenté par le Premier Conseiller Technique de la Ministre, Monsieur Oumar Sambe, et en présence de Monsieur Bruno Leclerc, Directeur régional Grand Sahel de l’AFD à Dakar.




Une capitalisation pour mieux préparer la phase 2
Prévu initialement jusqu’à décembre 2024, le projet a été prolongé jusqu’en juin 2025 afin de permettre une transition fluide vers une seconde phase, prévue à l’automne 2025. Cette nouvelle étape viendra consolider les apprentissages de la première phase, tout en élargissant l’accompagnement à d’autres initiatives en Afrique de l’Ouest.
Le Fonds Genre Sahel a démontré qu’un accompagnement structuré, de proximité et adapté aux réalités locales permet des avancées concrètes, durables et transformatrices pour l’égalité femmes-hommes.